Quand une mesure de trop n'apporte rien de plus et complexifie inutilement un dispositif
En matière d'organisation, on considère que le travail d'analyse d'un processus, ce que l'on appelle le "WBS" (work break-down system) - est parachevé quand on obtient 50 items pour passer de l'idée à l'action concrète. Ce qui revient à dire que le 51ème élément apporte peu de valeur ajoutée, voire qu'il peut contribuer à rendre le dispositif moins lisible.
Dans le domaine social, il y a déjà longtemps que les catalogues de mesures publiques dépassent largement ce nombre fatidique de 50 mesures visant à traiter un même et unique problème. Inutile de dire que les acteurs du terrain, ceux qui doivent les proposer, sont le plus souvent incapables de les connaître toutes, ne parlons pas de les appliquer. Quand aux "bénéficiaires" de ces mesures, ils devraient tous avoir fait des études poussées de droit pour s'y retrouver.
La situation n'est pas nouvelle, il y a déjà plus de dix ans, m'adressant à une direction départementale du travail pour avoir des précisions sur un dispositif récent d'aide au retour à l'emploi des chômeurs de longue durée, mon interlocuteur m'avait très sérieusement conseillé de consulter le cabinet du ministre !
Le chômage et l'exclusion n'ont pas régressé depuis cette période, bien au contraire nous disent les intervenants de terrain, et le dispositif public ne s'est pas simplifié non plus.
C'est ce que démontre le "Code des droits contre l'exclusion" que vient depublier chez Dalloz un collectif d'experts regroupés par "Emmaus" et "Droits d'urgence".
Martin Hirsch, président d'Emmaus et coordonnateur de l'ouvrage avec l'avocat Denis Chemla président de Droits d'urgence, cite les 51 mesures d'aide aux Rmistes relevées dans un département de l'ouest.
Il faut en effet les 800 pages d'un ouvrage savant pour décoder les arcanes des dispositifs publics destinés à venir au secours des personnes les plus en difficulté.
Il est prévu de réaliser une édition allégée pour les intéressés eux-même sur la base des questions qu'ils se posent le plus souvent.
Ils sont nombreux
- 1 million d'allocataires du RMI
- 1,5 millions de familles en situation de surendettement
- 10% de la population active au chômage
- 6,3% de la population française vit sous le seuil de pauvreté
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