De l'irruption des nouveaux moyens de communication dans le débat public
Au moins trois expériences personnelles vécues en cette année 2006 - la liquidation de Mayetic, les projets d'aménagement de la Seine aval et les amis de don Quichotte - démontrent pour moi, s'il en était besoin, l'irruption des nouveaux moyens de la communication en réseau et du travail collaboratif dans l'organisation et le déroulement du débat public. Ce qui change, c'est que le citoyen de base a aujourd'hui le moyen de se tenir informé, d'échanger et de s'organiser pour débattre des questions qui concernent directement sa vie.
C’est ce que certains appellent la démocratie participative ou la démoncratie 2.0. On pourrait également parler de débat public 2.0. Un débat dans lequel la parole est partagée. Une candidate déclarée aux prochaines élections présidentielles a parlé de "jurys citoyens". C’est sans doute un avatar des "états généraux" qui avaient élaboré les cahiers de doléance en 1789. J’espère qu’il ne s’agit pas du présage fâcheux d’une "nouvelle terreur" fût-elle "douce" ou bien "tranquille". Les possibilités sont nombreuses en cette saison où fleurissent les oxymorons (aussi appelés oximores).
Je forme personnellement le voeu que nous saurons plutôt donner en douceur le pouvoir à ceux qui ne sont pas dans la "bulle" et rendre vraie en France la prophétie évoquée en d’autres lieux dans le "Tabouret de Piotr" de Jean Kehayan (quand Piotr aura le courage de monter sur un tabouret au milieu de la place rouge pour dire la vérité, le système s'effondrera tout seul). Les français sont-ils en train de donner tort aux experts qui estiment qu'ils ont allergiques au travail collaboratif dont ils maîtrisent pourtant si bien les outil ? Sans parler de ceux qui estiment qu'ils doivent être "violentés" de toutes sortes de manières, fussent-elles douces.
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