Les français attendent une politique plus audacieuse en faveur des sans abris et de l'exclusion sociale
Les français interrogés en 2006 par l'association Emmaus en partenariat avec le quotidien l'Humanité et l'hebdomadaire La Vie se sont déclarés favorables à une politique plus audacieuse pour lutter contre l'exclusion sociale et sa manifestation la plus visible, le nombre croissant de personnes sans abri.
Ce sondage dont les résultats ont peu été médiatisés confortent le "ras le bol" manifesté par "les enfants de don Quichotte" et la charte du Canal Saint -Martin qui a déjà recueilli plus de 11.000 signatures
COMMUNIQUE DE PRESSE
« Les Français, les sans-abri et la lutte contre l’exclusion –Regards croisés »
L’Association Emmaüs et BVA, en partenariat avec le quotidien l’Humanité et l’hebdomadaire La Vie, publient les résultats du sondage « Les Français, les sans-abri et la lutte contre l’exclusion».
Certaines questions ont permis une comparaison avec un sondage mené l’an dernier auprès d’un échantillon de 401 personnes accueillies à l’Association Emmaüs ou bénéficiant de l’aide des travailleurs sociaux de l’association.
S’appuyant sur les résultats de ces sondages, l’Association Emmaüs avance 6 propositions prioritaires qu’elle portera auprès des candidats dans le cadre de la campagne présidentielle.
I – LES RESULTATS DE L’ENQUETE 2006
- Les Français s’inquiètent dela situation des sans-abri. Ils ont le sentiment que le nombre de sans-abri a augmenté en France au cours des dernières années. Les personnes interrogées considèrent que la situation des sans-abri ne résulte pas d’un choix délibéréde la part des personnes. Sur l’avenir des sans-abri, les Français sont plus pessimistes que les intéressés eux-mêmes.
- Les personnes interrogées vont dans le sens des propositions de l’Association Emmaüs. Les Français pensent, dans leur grande majorité, qu’il est possible d’aider les personnes vivant « sous les ponts ». Pour qu’il y ait moins de sans-abri dans la rue, les Français sont unanimes à préférer l’augmentation des travailleurs sociaux à l’augmentation des forces de l’ordre. 96% des Français sont favorables à l’ouverture de nouveaux centres d’hébergement, y compris dans leur quartier. Ils souhaitent que ces centres mettent l’accent sur la réinsertion.
- Les Français sont favorables à des solutions politiques audacieuses : 45 % des Français soutiennent que le problème des sans-abri en France peut être définitivement résolu s’il y a une volonté politique suffisante. 77% des personnes interrogées pensent que le fait d’avoir un accès à un hébergement de nuit est un droit élémentaire pour toute personne sans-abri. Enfin, elles considèrent que l’accès à l’emploi est le vecteur principal de la réinsertion des sans-abri.
- 1 personne interrogée sur 2 envisage qu’ellepuisse devenir sans-abri : les raisons économiques sont invoquées prioritairement concernant la possibilité de devenir sans-abri. Les Français utilisent également le critère économique devant les critères sociodémographiques pour désigner les personnes les plus vulnérables dans la population française.
II –L’ASSOCIATION EMMAUS FAIT SIX PROPOSITIONS PRIORITAIRES-
- Développer les maraudes pédestres à la rencontre des sans-abri, à articuler avec l'ouverture de petits centres d'hébergement d’urgence, à taille humaine, dans une logique de territoire et de proximité.
- Ouvrir des centres d’hébergement d’urgence de proximité, à taille humaine, dans chaque commune, quartier ou arrondissement, pour répondre aux besoins des personnes à la rue qui ne peuvent se déplacer ou qui sont attachées à un territoire.
- Créer des « auberges » ou lieux d'accueil adaptés aux personnes à la rue qui travaillent et qui touchent de faibles revenus. Ce type de réponse viendrait désengorger les centres d'hébergement d'urgence de personnes qui n'y ont pas leur place parce qu’elles ont du travail et n’ont pas besoin d’accompagnement social. En complément des dispositifs existants, ces auberges offriraient un hébergement payant de type hôtelier semi-collectif.
- Renforcer la mobilisation pour l’emploi des plus exclus du marché du travail. De cette mobilisation devraient surgir de nouvelles possibilités comme le cumul des revenus d'activité et des revenus de solidarité ou un contrat aidé unique lié à un engagement de formation.
- Mener une politique du logement réellement sociale, afin de libérer 30% des places d’hébergement embolisées par des personnes qui de droit devraient avoir accès à un logement ; exiger l’application de la loi SRU avec vigueur (augmentation des pénalités) et la mise en oeuvre d’un droit au logement opposable.
- Réviser les modalités de financement de l’hébergement d’urgence afin que les associations ne soient pas contraintes d’avancer en permanence l’argent à l’Etatsur leurs fonds propres.
Contact presse : Hélène THOULUC, tél. 01 44 82 77 43 (LD) –Portable : 06 67 89 69 19Standard 01 44 82 77 [email protected] 6/12/06
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