La distance facteur de liberté d'expression pour la presse ?
Comme dit le dicton, "quand on veut souper avec le diable, il vaut mieux se munir d'une cuillère avec un très long manche".
C'est sans doute la réflexion qui a conduit Alain Genestar, ancien rédacteur en chef de Paris Match à travailler aujourd'hui avec un quotidien nord-américain sur le projet de magazine qu'il prépare.
Licencié sur fond de couverture et de reportage controversé relatant les déboires supposés d'un homme politique, l'intéressé a choisi le Nouvel Observateur pour parler de son projet et revenir sur les raisons de son licenciement "politique".
L'atlantique sera-t-il assez large pour garantir la liberté d'expression ?
Paris-Match : dernière mise au point
Interrogé par un internaute sur son licenciement de Paris-Match, Alain Genestar a réaffirmé que "la seule raison de son licenciement est liée à la couverture de Paris Match de la fin août 2005 qui avait provoqué la colère du ministre de l'Intérieur" (La couverture présentait Cécilia Sarkozy et Richard Attias, ndlr). Toutefois, il a souhaité faire une mise au point à l'adresse de son ancienne direction : "mon ancienne direction a affirmé, il y a quelques semaines dans Le Point, que j´avais été licencié parce que les ventes de Match étaient en baisse lors du premier semestre 2006. Ce n´est pas la raison, mais un prétexte".
Sarkozy et les journalistes
Revenant à la demande d'un internaute sur l'orientation politique des journaux Français, Alain Genestar a développé la relation qu'entretient, selon lui, le ministre de l'Intérieur avec la presse. " Nicolas Sarkozy a développé un système relationnel qui fait qu´il compte beaucoup d´amis dans les médias et notamment au plus haut niveau. C´est sa manière, d´ailleurs très habille, de verrouiller d´une certaine façon. Il ne menace pas. C´est même quelqu´un qui a un respect pour la critique et la contradiction" a-t-il poursuivi." Mais il a une conception des relations avec ceux qui deviennent ses proches qui fait, qu´en cas de manquement, ceux-ci peuvent être accusé de trahison. Le plus étrange, ce n´est pas d´ailleurs qu´il agisse ainsi mais que ça marche", a conclu l'ancien directeur de la rédaction de Paris-Match.
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