Comment éviter de dépenser beaucoup d'argent en pensant faire une bonne affaire ?
Petite fiction sur une "communication astucieuse" en un prélude, trois actes, un épilogue et une morale
Prélude : vous avez investi dans internet - nom de domaine, site internet, blogue, référencement - et vous trouvez que cela vous coûte bien cher, sans évoquer le temps passé, pour un retour difficile à mesurer. En ce début d'année vous avez pris la résolution de vous occuper un peu de tout ça.
Acte un : heureuse coïncidence, vous venez, comme c'est mon cas, de recevoir un courrier parfaitement rédigé, imprimé sur papier recyclé, qui vous propose de mettre à jour vos coordonnées actuelles pour le registre internet français. Le document vous permet de rectifier vos coordonnées et votre branche d'activité. Vous pouvez même demander trois mots clés supplémentaires.
Acte deux : pas de problème, cette offre qui "tombe à pic" paraît sérieuse et intéressante, vous signez le document en bas de page à l'emplacement indiqué par une croix rouge et vous le renvoyez sans délai par courrier (l'enveloppe retour fournie) ou par fax au numéro indiqué.
Tout est parfait me direz-vous. Oui, surtout pour l'expéditeur de la lettre basé dans le nord de l'Allemagne si vous signez sans lire la suite.
Acte trois : vous recevez une facture 958 euros HT à régler sous quinze jours. Attention, les tribunaux allemands ne plaisantent pas avec les délais de paiement.
Vous découvrez - un peu tard si vous n'aviez pas envisagé d'engager cette dépense - que tout en croyant avoir signé un ordre de mise à jour gratuite, vous avez passé expédié un ordre de parution dans un annuaire diffusé en ligne valable trois années, au tarif de 958 euros par année payable d'avance, le contrat étant renouvelable par tacite reconduction.
Un vrai cas d'école de "vente astucieuse" qui peut vous coûter cher : 2.874 euros renouvelables si vous oubliez de résilier le contrat...
Ps - Un détail à prendre en considération, en cas de litige, vous aurez le plaisir de découvrir Hambourg.
Epilogue : Un point positif, le registre internet français existe, il est plutôt bien fait et on peut s'y inscrire gratuitement. N'hésitez surtout pas à le faire !
Morale : Un juriste astucieux a revisité la fable du Corbeau et du Renard" en la mettant au goût du jour à la sauce "web 2.0".
Conclusion : Bien sûr tout ceci n'est qu'une fiction, aucun chef d'entreprise sérieux, n'a jamais signé, ni ne signera jamais un tel "ordre de service" sans lire ce qui est écrit en tout petit, et encore moins les conditions générales au verso. Quoique glissé dans un parapheur entre la facture du téléphone, celles du téléphone mobile et d'internet...A moins qu'il ne s'agisse d'un nouvel exemple du fameux "effet centroïde" ?
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