Le candidat de l'UMP est-il "creux derrière les slogans ?"
Interviewé le 26 février dernier par Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFM TV, Nicolas Sarkozy a fait une brillante démonstration de son art consommé d'utiliser l'effet "centroïde", le procédé qui permet de ne pas montrer précisément l'endroit où l'on est. Pour parler plus précisement il s'agit de l'art de "noyer le poisson" ou de celui de "botter en touche".
Au détour d'une interview brillantissime, bien loin des discours convenus rabâchés sur les grandes chaînes publiques et privées, le journaliste a poliment mais fermement poussé le "candidat-ministre-chef de parti" dans ses retranchements.
Jugez-en par vous-même :
Nicolas Sarkozy, Ministre de l'Intérieur et Candidat UMP à l'élection présidentielle, était l'invité de Jean-acques Bourdin, ce matin sur RMC et BFM TV. http://www.rmc.fr/presidentielle2007/
L'intéressé qui aime visiblement exposer dans le détail sa manière de voir les choses, n'apprécie pas beaucoup de répondre clairement aux questions précises, notamment quand sa position évolue au fil du temps où qu'il ne connaît pas la réponse - exemple avec l'appartenance religieuse des dirigeants d'Al Quaïda. Il faut cependant noter que certaines de ses analyses sont frappées du sceau du bon sens, notamment quand il parle de l'absurdité de mettre au chômage forcé les quinquas pour faire travailler les plus jeunes avec un résultat mauvais pour les deux catégories.
Interpellé sur l'accusation d'être "creux derrière les slogans", Nicolas Sarkozy a répondu par un feu d'artifices de mesures "no limits" - quand on aime, on ne compte pas - parfois contradictoires avec des dispositions qu'il a récemment fait prendre...
Nicolas Sarkozy a affirmé sa volonté de mettre en oeuvre ses idées "pour donner aux français le goût du travail" dès l'été qui suivra son éventuelle élection. C'est un pari ambitieux, pour ne pas dire délicat à réaliser, l'action rapide s'accommodant mal de la sage lenteur de la nation, à commencer par celle de l'appareil d'état qui en a vu passer "d'autres", et pour ne pas parler des pouvoirs législatifs et judiciaires qui ne sont en principe pas aux ordres.
Mais peut-être ne s'agit-il pas de projets, mais plutôt de promesses susceptibles d'évoluer au gré des circonstances et des sondages. Dans cette hypothèse, comme chacun le sait, il n'y a pas d'obligations de résultats, à peine davantage celle de mettre en oeuvre des moyens, les promesses n'engageant que ceux qui y croient. Une telle attitude, il faut le dire, ne serait sur la méthode finalement pas une rupture avec une certaine campagne de 1995 axée sur "la fracture sociale". En 2007, ce pourrait être "redonner aux français le goût du travail".
En résumé avec le candidat Nicolas Sarkozy, si ses slogans sont traduits en actes, la rentrée commencera en plein été !
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