La raison d'état est-elle au dessus des lois ?
Selon le quotidien Libération, le président Chirac aurait aidé le président djiboutien à obtenir une copie du dossier d'instruction de l'affaire "Borel". La solution trouvée par le quai d'Orsay, suggérer à Djibouti de faire appel à la Cour Internationale de Justice.
Dans ce dossier "sensible" la défense des intérêts stratégiques de la France dans la corne est de l'Afrique aurait conduit le chef de l'Etat à contourner la Justice dont il doit garantir l'indépendance ! Peut-être s'agit-il d'une initiative technique d'un conseiller diplomatique...La raison d'état a sans doute des raisons que la morale réprouve, mais je ne suis pas certain que l'image de la partie des droits de l'homme sorte grandie de ce genre d'arrangements au plus haut niveau. Le dicton dit bien que "quand on veut souper avec le diable, il faut se munir une cuillère très longue".
Dans ce dossier où la raison d'état semble vouloir l'emporter sur la justice ordinaire, je tire mon chapeau aux magistrats, aux avocats et aux journalistes qui ont le courage de se pencher par la fenêtre au risque de voir "ce sein que l'on ne saurait voir".
Les protagonistes des "cadavres" qui encombrent certains placards dorés ne semblent pas toujours bénéficier en France des protections d'usage en matière de sécurité personnelle. Leur disparition accidentelle alimente trop souvent les colonnes des faits divers classés sans suite. Au drame vécu par leurs proches s'ajoute sans doute un immense dégoût et le désarroi de se sentir victime d'une affaire d'état. Chapeau à ceux qui osent ne pas se soumettre au fait du prince !
Une petite lueur dans le dossier Borel, la justice internationale étant sans doute encore moins susceptible de manipulation que la notre, l'arroseur pourrait finalement peut-être devenir l'arrosé.
Affaire Borrel : Chirac a aidé Djibouti aux dépens de la justice
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