Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais...
Un grand patron de l'audiovisuel vient d'en donner une démonstration dont le cynisme est confondant ! Faire diffuser une information insuffisamment vérifiée contre l'avis de sa rédaction, et, de surcroît, ne pas assumer la responsabilité de cette opération.
Jean-Pierre Elkabbach, le très médiatique patron d'Europe 1 et de la chaîne parlementaire LCP est très attaché à l'éthique journalistique. Il a récemment annoncé semaine la création d'un comité d'éthique au sein d'Europe 1. Son action vise notamment l'utilisation des nouveaux médias.
la-Croix.com : Elkabbach : "Ne plus se laisser détourner par la dictature de l'émotion"
la-Croix.com : Elkabbach : "Ne plus se laisser détourner par la dictature de l'émotion"
Quelques jours après cette annonce l'intéressé aurait commis lundi 21 avril l'impardonnable à ses yeux : diffuser une information sans l'avoir suffisamment vérifiée en faisant annoncer le "scoop" de la mort de Pascal Sevran, malade mais vivant.
Ce manque de la déontologie la plus élémentaire a révolté les journalistes d'Europe n°1 qui ont tenu une conférence de presse pour se désolidariser de leur patron...
Paris, le 22 avril 2008
"Suite à l'annonce erronée de la mort de Pascal Sevran lundi 21 avril 2008 à 19h, la Société des Rédacteurs a demandé des explications au président d'Europe 1. Jean-Pierre Elkabbach est venu s'exprimer ce matin devant les journalistes."
"J'assume personnellement une erreur collective ", leur a-t-il déclaré.
Ces explications n'ont pas convaincu la rédaction, qui réfute totalement l'idée d'une " responsabilité collective " " invoquée par le président d'Europe 1.
"Il apparaît que la responsabilité de Jean-Pierre Elkabbach est directement engagée dans cette annonce erronée."
"Il apparaît que lui seul a été le donneur d'ordre. Il a transmis l'information et ordonné qu'on la diffuse."
"La Société des Rédacteurs exprime sa solidarité avec les journalistes qui étaient en première ligne au moment de l'annonce. Elle apporte son soutien à ceux sur lesquels le président d'Europe 1 a tenté de se défausser."
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