Réforme des retraites 2010 - dialogue de sourds
L'assemblée nationale étudie et vote le 7 septembre 2010 sur fond de manifestations syndicales le projet de loi sur la réforme des retraites élaboré par Nicolas Sarkozy et son équipe.
Le dialogue qui a été instauré à cette occasion entre les différents acteurs ressemble peu ou prou à un dialogue de sourds.
De son côté le gouvernement obéit à l'impérieuse obligation de faire quelque chose pour le système français de retraite par répartition dont l'équilibre à très brève échéance n'est pas garanti. La démographie est une science qui permet de faire des prévisions de population précises à moyen terme - sauf survenance d'un épisode cataclysmique type guerre, grippe espagnole de 1918, euthanasie des retraités à la "soleil vert". L'équilibre ou le déséquilibre des régimes est donc prévisible et ne rien faire relève de l'imprévoyance pour ne pas dire de l'impéritie. Dans cette situation, le gouvernement a pris un dispositif de mesures plutôt timorées qui semble répondre à deux objectifs :
- rassurer les marchés financiers qui menaçaient de dégrader la note de la dette de la France si rien n'était fait en matière de déséquilibre budgétaire , et donc d'endettement ;
- conforter le montant des retraites versées aux bataillons de retraités qui on ont fortement contribué à son élection en 2007.
De leur côté les organisations syndicales qui au-delà de la défense des "zacquits sociaux", tels la retraite à 60 ans de 1982, demandent davantage de justice dans le financement du dispositif et bien évidemment la prise en compte de situations problématiques : minimum retraite, carrières longues, pénibilité, handicap, épouses...
Campé sur une posture "jusqu'au boutiste" : ne pas plier, mener à bien une réforme des retraites que personne n'a osé entreprendre, ne pas toucher au bouclier fiscal, Nicolas Sarkozy apparaît en première ligne dans une réforme à la fois minimaliste et pourtant hautement symbolique. Il s'attaque à un principe sans prendre les moyens de faire passer le message dans l'opinion publique en prenant le risque de déclencher un épisode de refus du "droit dans mes bottes" de 1995. Ce ne serait pas un Premier Ministre qui serait désavoué mais un président de la République
Le pire n'est jamais certain, mais si l'autisme du chef de l'Etat atteint le degré d'enfermement décrit cette semaine par l'hebdomadaire britannique "The Economist" http://www.economist.com/node/16990664?story_id=16990664&CFID=142802252&CFTOKEN=37978919, la majorité et son gouvernement ont du pain sur la planche pour en pas faire déraper lourdement une économie française qui n'en demande pas tant.
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