Relativité des notions de richesse et de pauvreté
Dans le cadre d'opérations de délocalisation d'activités, la presse se fait l'écho de propositions de reclassement "indécentes" faites aux salariés français concernés dans les nouveaux pays d'accueil de l'entreprise avec un salaire "local".
L'entreprise a sans doute estimé répondre à l'obligation de tout mettre en oeuvre pour offrir une opportunité aux salariés licenciés. On peut penser que son appréciation ne sera pas partagée par les autres acteurs : partenaires sociaux, inspection du travail, instances judiciaires qui auraient à se prononcer sur la légalité des mesures proposées.
On peut en revanche penser que les salariés "locaux" qui seront embauchés dans les entreprises délocalisées trouveront leur sort enviable.
La situation dramatique des salariés français qui voient leur emploi délocalisé renvoie à l'impérieuse obligation d'inventer et de réinventer des solutions "gagnant-gagnant" dans lesquelles le bonheur des uns ne se fasse pas uniquement au prix du malheur des autres.
Dans un essai paru il y a une dizaine d'années, Olivier Todt, démontrait que l'un des effets de la mondialisation - sans régulation - était était d'ouvrir l'éventail des rémunérations entre les qualifications rares et chères et les qualifications courantes pour lesquelles il était possible d'établir un salaire médian mondial.
Les organisations syndicales concernées par des délocalisations pourraient peut-être s'inspirer du travail réalisé par l'ITF - International Transport Workers' Federation - dans le monde du tranport maritime
L'ITF a - entre autres actions - élaboré une grille de référence du salaire des marins - et délivre un "blue certificate" aux navires qu'elle contrôle. Dans un certain nombre de pays - dont la France - un navire qui ne satisfait pas à ces obligations est "bloqué" au port...
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