Le jeu des gendarmes et des voleurs renouvelé
La saga quotidienne des prises d'otages sur des navires circulant au large de la Somalie braque les projecteurs de l'actualité sur un métier très ancien, la prise d'otages marchands en mer qui s'exerce également dans plusieurs régions délicates : le détroit de Malacca, la mer de Chine, le golfe de Guinée, le fond du golfe du Mexique
Cette activité de chasse aux navires marchands, à leur cargaison et à leur équipage connaît deux formes :
- une activité légale, celle du corsaire qui exerce son métier sur lettres patentes pour un état de droit ;
- une activité illégale, celle du pirate qui travaille à son compte ou pour un commanditaire qui finance son activité.
L'on ne connaît pas d'exemple de navire corsaire depuis l'épopée des croiseurs allemands Dresden et Emden au début de la guerre de 1914-1918.
La piraterie survit en revanche à l'état endémique dans de nombreux points de passage obligé pour les navires. De nombreux facteurs favorisent cette activité : l'absence d'un état de droit et des moyens qui vont avec, des hauts fonds, des zones de repli d'accès difficile.
C'est le cas au large de la Somalie, et plus précisément de l'état autoproclamé du Puntland (la corne nord est de l'Afrique), où une poignée de pauvres hères habitants un état de non droit narguent les forces qui représentent les états de droit. Le gouvernement du Puntland qui ne dispose d'à peu près aucun moyens pour se faire respecter à terre est absent en mer. Zone de rencontre d'influences maritimes différentes, les parages de l'île de Socotra qui marque l'extrémité du territoire sont l'un des passages les plus dangereux du monde.
Les pirates : des pêcheurs reconvertis sur des pirogues améliorées, armés de téléphones satellites, d'échelles, de Kalachnikov et lance-roquette RPG 7 - des valeurs indémodables. Ils s'emparent dès que le temps le permet de navires marchands de mer et parfois, l'occasion faisant le larron, de voiliers de plus petite taille.
Leurs prises : des navires de commerce de toute taille, des voiliers.
Leurs adversaires : les navires de guerre d'une force multinationale et leur environnement de moyens d'intervention : aéronefs de patrouille maritime, hélicoptères, engins d'intervention, commandos... Un arsenal passablement inadapté. Le problème posé à la liberté de circulation sur mer ne se règlera pas sur mer et par l'emploi de la force, même si son emploi peut s'avérer nécessaire, mais bien d'une manière politique et sur terre. La force n'est vraiment utile que quand il ne faut pas s'en servir. Pour mémoire, l'on ne parlait pas de piraterie à l'époque où la flotte soviétique stationnait en permanence au mouillage à Socotra !
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