Stratégie électoraliste quand tu nous tient !
Hervé Morin, ministre de la Défense et président temporaire du nouveau centre revendique la paternité des valeurs centristes pour le parti qu'il a fondé avec des "transfuges" de l'UDF. L'étiquette résistant sans doute au lavage du suffrage universel, le nouveau centre semble peiner pour retrouver une base qui aurait massivement suivi François Bayrou dans le désert. Les sirènes électorales n'ont en effet pas séduit les adhérents de base de l'UDF, certains élus y ont même également courageusement résisté, malgré des pressions que l'on peut qualifier "d'inamicales". Les militants de base ont conservé leurs valeurs et ils semblent peu enclins à suivre l'exemple de ceux qui les ont laissées au placard pour "changer de veste".
Le nouveau centre a des élus, donc des électeurs, mais il est vrai que son électorat est bien maigre si on le compare à celui du Modem. Le nouveau parti aurait même dit-on des difficultés pour atteindre les conditions d'une représentativité nationale - et donc du financement qui l'accompagne.
A défaut de traversée du désert parlementaire, le nouveau centre doit retrouver une base qu'il a abandonnée au milieu du gué. Le parcours risque de ne pas être chose facile, surtout quand on a pour allié un parti hégémonique comme l'UMP. Les têtes de file du parti pourront utilement s'inspirer de quelques exemples qui nous ont été laissés par l'histoire et la littérature.
Le nouveau centre n'a en effet de nouveau que le nom puisque l'une des principales motivations de ses promoteurs semble bien avoir été de rester solidement accrochés aux sièges qu'ils avaient, et qu'ils ont, pour la plupart, conservé. C'est typiquement la stratégie de changement du "Guépard", "changer quelques chose pour que rien ne bouge".
Dans le cas précis de la présidentielle 2007, la rupture s'est faire avec les valeurs et engagements antérieurs. Les sièges ont été conservés, mais le nouveau centre s'est coupé de sa base politique et il aura peut-être bien du mal à en retrouver une. L'équipe donne aujourd'hui l'impression d'être à l'image que l'on donnait autrefois de l'armée mexicaine, une armée de généraux sans troupes. Elle pourrait utilement prendre pour exemple les rescapés de l'armée Wrangel qui ont troqué leur shako rutilant d'officier de l'armée du tsar pour la casquette de chauffeur de taxi, mais n'ont pas perdu leur honneur au passage.
Les élus du nouveau centre ont préféré leurs sièges aux militants. Les militants ont préféré de leur côté conserver leurs valeurs. Les élus du nouveau centre doivent convaincre de nouveaux militants, peut-être les trouveront-ils dans les rangs de leur allié...
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