Bouclage ouest de la francilienne : réutiliser les emprises existantes
Le projet de bouclage "ouest de la francilienne entre Eragny/St Ouen-l'Aumône et le quartier du Bel Air à St Germain-en-Laye, traîne dans les "cartons" des aménageurs depuis plusieurs décennies. C'est un projet qui fait partie des projets dont tout le monde - ou presque - estime qu'il mérite d'être réalisé - avec de grandes divergences sur l'objectif à atteindre - mais dont personne ne veut chez lui.
Il répondra à plusieurs objectifs :
- amélioration des conditions de circulation "nord-sud" sur la francilienne à l'ouest de Paris - amélioration partielle car ce tronçon d'équipement pourrait déboucher sur une voirie déjà très chargée. Il ne permettra de surcroît pas d'atteindre ditrectement St Quentin-en -Yvelines, et encore moins le pôle technologique du plateau de Saclay ;
- améliorer les conditions de desserte routière du site de production automobile de Psa à Poissy - avec un effet pervers potentiel : à délai de transport constant les sous-traitants pourront s'implanter plus loin... un encouragement à la délocalisation de l'activité ;
- réduire les nuisances apportées au quotidien à des dizaines de milliers d'usagers et à un très grand nombre de riverains du tracé actuel de la francilienne ;
Même si la voie routière n'est pas la seule solution de déplacement possible - tangentielle ferrée nord-sud pour les voyageurs et le fret, transport fluvial pour les véhicules automobiles neufs et certains composants, il est nécessaire d'aménager l'infrastructure existante qui est devenue totalement obsolète.
Une commission particulière du débat public a été mise en place pour rechercher des pistes de consensus sur un itinéraire techniquement réalisable, financièrement supportable (dans toutes les hypothèses évoquées le budget est exhorbitant),et acceptable par les riverains et les usagers. Après des dizaines de réunions d'information ,d'échanges, de débats parfois houleux, la communication de documents précis, la réunion de clôture des travaux est prévue le 6 juillet prochain à Pontoise.
Plusieurs projets ont été successivement proposés au débat. Ils se proposent tous - sauf un à ma connaissance - de réaliser l'infrastructure sur une nouvelle emprise traversant une ou des zones urbanisées. Je pense que cet a priori présente la lacune grave de ne pas répondre à deux impératifs qui se font jour : mettre fin à la consiommation inconsidérée des espaces libres et ne plus réaliser d'équipements lourds polluants dans des zones urbanisées.
La solution retenue devra donc éviter de construire une nouvelle infrastructure dans des zones urbanisées sans pour autant agraver le mitage advenu ces 30 ou 40 dernières années.
Aux hommes de l'art d'imaginer des solutions d'aménagement originales. Ils ont su en trouver pour l'autoroute A14, le bouclage ouest de l'autoroute A86, la réalisation du stade de France, l'itinéraire à Grand gabarit entre Bordeaux et Toulouse pour ne citer que des projets récents ou encore en phase de réalisation.
Deux propositions de tracé pourraient permettre d'obtenir les conditions d'un consensus : le tracé en tranchée couverte et tunnel sous l'actuelle RN184 (pour la partie traversant la forêt de St Germain-en-Laye) et le tracé blanc dans la plaine d'Achères sous réserve qu'il respecte les intérêts légitimes des habitants d'Achères.
Ce sont sans doute deux projets ambitieux et forts coûteux, mais ils permettraient de démontrer aux habitants qu'ils ne sont pas la variable d'ajustement la plus commode. Et ce d'autant plus qu'ils ont pour beaucoup d'entre eux - tel est mon cas - choisi d'habiter loin de Paris, dans une région encore relativement préservée.
Réalisée en "reconstruisant la route sur la route" cette opération serait de surcroît en ligne avec les orientations du schéma directeur et de sa révision à l'étude, ainsi que de l'opération d'intérêt national Seine aval également à l'étude qui prévoient l'un et l'autre de contruire la ville sur la ville.
Alors pourquoi pas "reconstruire la route sur la route" ?
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