"Je ne suis pas un élu virtuel, mais un élu en deuil"
Explication de texte dans le quotidien Paris Normandie daté du 2 novembre 2007
Absent et pointé du doigt
POLEMIQUE. L'adjoint au maire Arnaud Richard, absent lors des derniers conseils, a été interpellé par les Verts.
Arnaud Richard : « Je ne suis pas un élu virtuel mais un élu en deuil »
Lors du dernier conseil municipal, le 19 octobre, les élus Verts ont interpellé Pierre Albertini au sujet « des absences non excusées lors des quatre derniers conseils » de son adjoint aux nouvelles technologies, Arnaud Richard. Le maire n'avait pas donné suite. Dans un communiqué, les Verts ont remis ça la semaine dernière, s'étonnant qu' « Arnaud Richard soit tête de liste UMP à Meulan (Yvelines) aux prochaines municipales en mars 2008 et qu'il y vive depuis quatre mois ». Et les Verts d'enfoncer le clou : « En n'exerçant pas son mandat et en continuant à percevoir son indemnité, il contribue à discréditer la fonction d'élu. Une démission serait logique ainsi que le remboursement de ses indemnités depuis son absence ».
Aujourd'hui, Arnaud Richard, par ailleurs conseiller parlementaire de Jean-Louis Borloo, s'explique.
Comment justifiez-vous vos absences ?
Arnaud Richard : « Je ne suis pas un élu virtuel mais un élu en deuil. J'ai perdu mon père en mai et cela m'a déstabilisé. Le maire était au courant et c'est quelque chose que l'on respecte.
Voilà pourquoi je suis en même temps fou de rage contre ces attaques et profondément blessé. Maintenant, c'est vrai, je suis totalement en faute de ne pas m'être excusé, mais qui ne sort jamais des clous ? »
En manquant quatre conseils, cela fait quelques mois que vous n'avez plus siégé…
«Un deuil ne dure pas huit jours.»
Les Verts vous reprochent de n'avoir présenté aucune délibération depuis votre nomination au poste d'adjoint chargé des nouvelles technologies…
« Mais il y a eu du boulot de fait. Toute la politique municipale ne se joue pas en conseil municipal et ne se limite pas à des délibérations. Modestement, j'ai contribué à aider le maire dans ses projets depuis 2002. Notamment en ce qui concerne la rénovation urbaine et le logement social. Les Verts, notamment Guillaume Grima, que je connais, le savent. Que ça vienne de lui… Je suis abattu.
»
Etre absent et percevoir vos indemnités, ne trouvez-vous pas cela moralement choquant ?
« Vous savez, mes indemnités (1 200 €/mois) me coûtent plus cher qu'elles ne me rapportent. De toute façon, c'est un procès déplacé. Je le répète : il y a une vie municipale hors des conseils et un travail dont je n'ai pas fait la publicité. »
Les Verts parlent « d'une démission qui serait logique ». Que répondez-vous ?
« Le maire ne me l'a jamais demandé. Sur mes deux délégations (démocratie locale puis nouvelles technologies), je n'ai pas à rougir de mon bilan. »
On apprend que vous êtes tête de liste à Meulan aux prochaines municipales et que vous y avez des contacts depuis 2002…
« Mon engagement à Meulan est récent. »
Si on comprend bien, en raison de votre deuil, vous ne pouvez pas être présent à Rouen, mais à Meulan, oui. Ça peut paraître étrange…
« Ce deuil a eu lieu à Rouen.
Et quand vous êtes meurtri par quelque chose et que ce quelque chose est symbolisé par un territoire, on a envie de tourner la page, de passer à autre chose. Ce n'est pas incompatible. »
Irez-vous au bout de votre mandat rouennais ?
« Je le dirai après le prochain conseil municipal, fin novembre, où j'espère avoir l'occasion de m'expliquer. »
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