Préambule :
. Ainsi, les initiatives et les défis dont les collectivités locales sont aujourd’hui porteuses changent largement les termes du « Grand Paris » des années 1920 et invitent plutôt à regarder vers le XXIe siècle placé sous le signede l’après Kyoto. 2005-2007 : Retour sur trois années de débat et d’action : Soulevé à différentes reprises au cours du XXe siècle et particulièrement médiatisé depuis le discours présidentiel de juin 2007, le débat du « Grand Paris » a été posé comme un enjeu central du rayonnement de la métropole francilienne. Dans ce débat, les limites administratives de la commune de Paris sont considérées par certains comme un handicap dans la compétition internationale. Alors que simultanément se développent divers mouvements de coopération locale, au premier rang desquels la création de la Conférence métropolitaine initiée par Paris et ses communes limitrophes, le débat s’est largement concentré sur un possible changement institutionnel et un nouveau partage de compétences au sein de la zone dense, intuitivement perçue comme correspondant à la petite couronne, forme modernisée de l’ancien département de la Seine. Partie prenante de la Conférence métropolitaine et en charge du Schéma directeur de la région Ile de France (SDRIF) qui, pour la première fois dans l’histoire de la planification de la région parisienne, identifie le coeur d’agglomération comme un rouage essentiel de lamétropole devant évoluer significativement, le Conseil régional a souhaité apporter à ces débats un éclairage fondé sur le projet collectif fédérateur de la région francilienne et sur les enjeux posés aux différentes grandes politiques publiques urbaines. Par délibération du 25 octobre 2007, une commission extraordinaire « Scénarii pour la métropole : Paris - Ile-de-France demain » a été créée afin d’identifier, sur la base d’auditions d’élus, d’acteurs et d’experts, les finalités et les bénéfices concrets d’éventuels changements institutionnels ou organisationnels pour le coeur de l’agglomération en interrogeant précisément les grandes politiques et les besoins les plus urgents pour les habitants. Partant des spécificités du coeur de l’agglomération, les travaux de la commission se sont attachés à intégrer ce qui lie ce coeur aux autres territoires de la Région et plus précisément à l’ensemble de la zone agglomérée comptant au total 400 communes et bordée par les anciennes villes nouvelles. Très attachée aux principes de la décentralisation et souhaitant privilégier les dynamiques en cours, la Commission a porté une attention particulière aux évolutions locales à l’oeuvre. Enfin, elle a souhaité examiner ces questions territoriales et institutionnelles en les remettant en perspective par rapport aux grands défis auxquels les Franciliens sont confrontés : développement économique et emploi, logement, déplacements, crise énergétique et climatique, qualité de vie et environnement, solidarités… Sur tous ces sujets, les débats et les auditions ont bien montré que, s’il peut exister des territoires – en particulier ceux présents au centre de l’espace régional – qui subissent des problèmes spécifiques, aucun ne recèle en son seul sein les ressources nécessaires à sa résolution. C’est dans un contexte plus large, et bien souvent à l’échelle régionale, qu’il s’avère possible de conduire les actions nécessaires
d’économiser les ressources rares. Les effets négatifs de l’utilisation des énergies fossiles sur le changement climatique deviennent une réalité aux yeux de tous. Le développement de l’intercommunalité et des coopérations territoriales Les années 90 ont été marquées par une stagnation économique de l’Île-de-France, le taux de chômage régional rejoignant la moyenne nationale. Le moteur économique francilien semble alors en panne. Cette période s’est achevée sur une grave crise immobilière occasionnant une chute des mises en chantiers de logements et de bureaux. Au même moment, l’entrée dans la société de l’information et la poursuite de la désindustrialisation francilienne modifient fortement les ressorts de l’économie francilienne et les conditions de son attractivité internationale. Le « paradoxe urbain » fait de très grandes concentrations de richesse et de très grande pauvreté, et les fractures territoriales qu’il amplifie s’accentue également. C’est aussi au cours de cette période qu’intervient la prise de conscience des conséquences néfastes sur l’environnement d’un mode de production peu soucieux Ces difficultés ont clairement fait ressortir l’inadaptation de certaines politiques ainsi que la complexité et les insuffisances de l’organisation des acteurs publics et privés. Mais depuis que ce constat a été posé, de nombreuses choses ont changé.
Longtemps à la traine, l’intercommunalité francilienne est en plein essor. Ce mouvement amorcé après l’adoption de la loi Chevènement, a ouvert une nouvelle ère dans la gestion collective des territoires d’Ile de France. Cette coopération intercommunale emprunte des formes variées, de la communauté d’agglomération à la simple association de communes en passant aussi par des formes nouvelles de coopération stratégique fédérées autour d’un projet commun (à l’exemple de la vallée scientifique de la Bièvre, des assises du pôle Orly Rungis, de l’Association des territoires de l’Est parisien, etc.). L’ouverture de Paris vers ses voisins
Autre changement historique, Paris est sortie de son splendide isolement et s’est ouverte vers ses voisins. Par des contacts avec certaines communes limitrophes, puis dans un cadre élargi et à l’initiative conjointe de la Ville de Paris et de plusieurs municipalités situées de l’autre côté du périphérique, une enceinte de débat a vu le jour. Instaurée formellement en 2006, la Conférence métropolitaine, constituée de maires, associe également à ses échanges la Région, les départements et les intercommunalités afin de débattre des problèmes propres à la zone dense. L’émergence d’un projet et de nouveaux outils régionaux
Désormais décentralisée et très largement concertée, la révision du SDRIF a fait émerger une vision refondée des pôles et des grands ensembles territoriaux devant organiser le développement à vingt ans de la région. Compte tenu des changements énergétiques, des défis sociaux, des nouveaux ressorts de l’attractivité et des réalités quotidiennes de plus de 11 millions d’habitants, le choix d’une ville compacte aux mobilités durables, aux tissus économiques diversifiés et aux solidarités territoriales renforcées a été retenu. Partant des leçons du schéma de 1994, la nécessité de nouveaux outils de mise en oeuvre a également été posée. C’est pourquoi la Région a entrepris dans le même temps derenforcer ses moyens d’action. Dans le domaine du développement, elle a adopté en liaison étroite avec les acteurs économiques et sociaux, un Schéma régional (SRDE), s’est engagée dans la promotion des pôles de compétitivité, a installé une Agence régionale de développement. Concernant les transports, elle a donné avec les départements, un élan nouveau à l’action du STIF en faveur des transports en commun. Pour ce qui concerne le logement, elle a développé une politique contractuelle avec les bailleurs sociaux afin de soutenir leur effort d’investissement et surtout mis en place un Etablissement public foncier pour contribuer à une relance de la construction. De ces évolutions, on comprend tout l’intérêt à tirer le meilleur parti du dynamisme des collectivités franciliennes pour répondre aux défis que doivent relever le coeur de l’agglomération et, avec lui, l’ensemble de la région Pour cela il faut revenir sur les exemples étrangers et les propositions institutionnelles énoncées mais aussi identifier les défis majeurs posés et leurs causes profondes.
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