Une spécialité méconnue de la boucle de Chanteloup: les installations classées de traitement des déchets de la RD 190
La route départementale 190 abrite entre Triel-sur-Seine et Carrières-sous-Poissy un "pôle de compétences" insuffisamment connu : le recyclage des déchets urbains avec sa cohorte de pollutions potentielles ou avérées.
C'est le résultat d'une longue histoire commencée il y a plus de 100 ans. Le petit train des gadoues apportait quotidiennement de Paris la récolte des vidangeurs pour enrichir les terres agricoles de la boucle de Chanteloup. Il ramenait en retour aux halles de Paris la production maraîchère locale.
Plus près de nous, ces terres ont reçu pendant de nombreuses années les boues produites par la station de traitement des eaux d'Achères. Les métaux lourds toxiques contenus dans ces boues provenant d'une bonne partie de l'ouest parisien ont malheureusement lourdement pollué les terres sur lesquelles elles ont été déversées. Il semblerait que l'on ne connaisse pas à ce jour de technique permettant la dépollution des sols concernés.
Les vastes et profondes "sablières" dont les sables et graviers avaient été exploités ont de leur côté recueilli pendant quelques décennies le résultat de la collecte des déchets ménagers du secteur. Il a fort heureusement été mis fin à cette pratique et les dépôts ont été recouverts de remblais. Les terrains concernés sont à peu près impropres à toute utilisation : ils ont produit pendant longtemps du méthane qui ne pouvait pas être exploité, ils paraissent impropres à toute construction dans des conditions économiques et sont vraisemblablement fortement pollués, sans parler de la qualité des remblais apportés.
Enfin, ces dernières années ont vu la construction de quatre usines modernes de traitement et de recyclage des déchets :
- une usine ultra-modene d'incinération de déchets ménagers : l'usine Azalys ;
- un centre de traitement des composts: centre Cyrene du Sivatru (chemin des graviers) ;
- une plateforme de maturation des mâchefers Valomat (il s'agit d'un traitement permettant de réutiliser les mâchefers, résidus ultimes très toxiques des usines d'incinération) ;
- une station d'épuration des eaux en cours de construction par le SIAAP : l'usine des Grésillons qui doit remplacer l'usine de Carrières-sous-Poissy (le collecteur enterré de rejet des eaux "dépolluées" en Seine a une taille impressionnante).
Ces installations dites "classées", sont potentiellement productrices de résidus très toxiques. Leur exploitation soumise à autorisation doit être contrôlée par les services de l'Etat.
Les projets d'aménagement de la boucle devront impérativement tenir compte de cette situation en préservant les espaces naturels existants et en améliorant leur état. il ne faut se fier aux dénominations encore visibles sur les cartes. a titre d'exemple, la "ferme des Grésillons" fait maintenant partie de la station d'épuration du SIAAP.
Sauf à vouloir durablement condamner ce site et ses habitants, des projets "verts" tels que la "coulée verte" doivent impérativement être mis en oeuvre.
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